Kamelya, née d’un feu doux
Aux racines de Kamelya : la naissance d’une mission
Depuis que je suis toute petite, j’ai un lien intime avec les produits de soins de la peau. L’un de mes premiers souvenirs marquants remonte aux années 80, alors que j’observais ma mère dans sa routine du soir avec les produits Aloette. On parle d’une époque lointaine, autour de 1984. J’étais fascinée. Elle prenait le temps de nettoyer, tonifier, exfolier, traiter, hydrater... chaque geste était doux, précis, presque rituel.
À 7 ou 8 ans, évidemment, ma peau n’avait pas besoin de tout cela, mais pour moi, c’était un moment précieux. Je ne le faisais pas tous les soirs, mais assez souvent pour que ça s’imprime dans ma mémoire. En cachette, je l’imitais. C’était mon petit secret : me sentir grande, féminine, soignée.
À l’adolescence, j’ai plongé dans l’univers Marcelle. Je me souviens encore de l’odeur de leurs produits, presque comme une empreinte sensorielle gravée en moi. Puis, jeune adulte, ma routine est restée simple, fidèle à l’essentiel : un bon nettoyant, une crème hydratante, parfois un tonique. Rien d’extravagant.

Mais c’est en 2008, à 30 ans, que tout a basculé. Un jour, une crème pour le visage pourtant réputée et prestigieuse, procurée chez une esthéticienne, m’a littéralement brûlé la peau. Mon visage a enflé, suinté, jusqu’à devenir méconnaissable. C’était violent. J’ai eu peur. Et surtout, j’ai compris. Ce moment-là, aussi douloureux soit-il, a été le point de bascule. Il a marqué le début de ma véritable vocation.
J’ai voulu comprendre. Pourquoi ma peau avait-elle réagi ainsi? Qu’y avait-il dans ce produit, si facilement accessible, pour provoquer une telle réaction? J’ai fouillé, longtemps, avec une obsession presque scientifique. Et ce que j’ai découvert m’a bouleversée. Ce n’était pas seulement une question d’allergènes. C’était une question de toxicité.

Et pas une toxicité marginale, non. Je parle d’ingrédients douteux, présents dans des marques bien connues, des noms qu’on associe à la confiance, à la sécurité. C’est en tombant sur la base de données Skin Deep, qui évalue le degré de toxicité des ingrédients cosmétiques, que j’ai réalisé l’ampleur du problème. Ma pharmacie y est passée au complet, bouteille par bouteille. Et chaque fois, le même constat : derrière l’image lisse et rassurante, des compositions bancales, des substances problématiques, souvent inutiles, parfois nocives.
Ce choc a allumé un feu en moi. Un feu de compréhension, mais surtout de transformation.
Cette recherche a duré des mois. Je me suis plongée dans l’analyse des listes d’ingrédients, comparant chaque molécule, traquant les composants douteux, scrutant les promesses marketing à la loupe. Mon objectif était clair : trouver des marques réellement 100 % naturelles.

Mais à cette époque, au Québec, ce n’était pas évident. Dans les pharmacies, c’était le désert. Chez les esthéticiennes, les soins dits « naturels » étaient souvent limités à quelques produits, parfois dilués, rarement transparents sur leur composition. J’ai arpenté les boutiques de produits naturels de Montréal, et c’est là que j’ai découvert une gamme qui a tout changé pour moi : Les Soins Corporels l’Herbier.
Ce fut un véritable coup de cœur. Des produits simples, efficaces, fabriqués ici, au Québec. Parfaits pour ma peau sensible, parfaits pour une jeune femme de 28 ans à la recherche de cohérence et d’authenticité. Ce moment-là m’a marquée. Pas seulement comme consommatrice, mais comme entrepreneure en devenir.

J’avais déjà un bagage en marketing et en commercialisation — une formation spécialisée en commercialisation et marketing de la mode, une solide expertise en vente et en stratégie de marque, ainsi qu’une expérience en administration à l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Ce parcours m’avait déjà appris à lire entre les lignes, à comprendre les besoins réels derrière les tendances, et à développer une pensée à la fois rigoureuse et créative.
Et là, c’est comme si tout s’était aligné. Un coup de tonnerre intérieur. Une évidence. Je ne voulais pas seulement consommer différemment — je voulais créer. Créer une gamme de soins 100 % naturels, mais avec une exigence encore plus haute : des ingrédients nobles, puissants, sûrs pour la peau, pour la santé, et pour l’environnement.
À partir de ce moment-là, je n’ai plus décroché. Formations en aromathérapie, études des matières premières, lectures techniques, suivies de recherches intensives pour trouver des fournisseurs éthiques d’ingrédients possédant des laboratoires sérieux, des partenaires engagés. Je voulais tout comprendre, tout maîtriser. Et je voulais que chaque produit que je développerais ait du sens, une âme, une raison d’être.
La création de l’univers visuel de Kamelya a été une étape tout aussi passionnante. Trouver une identité qui reflète à la fois la nature, la pureté et le raffinement... sans jamais tomber dans le cliché. Et pendant deux ans, jour après jour, le projet a pris forme. Lentement, mais avec une conviction inébranlable.

J’ai aussi cherché du soutien pour porter cette vision encore plus loin. J’ai obtenu une bourse pour jeunes entrepreneurs, une subvention pour travailleurs autonomes, et d’autres appuis publics qui ont reconnu la qualité et la pertinence de mon projet. Chaque petite victoire me confirmait que j’étais à la bonne place, au bon moment.
Dès le départ, ma vision était claire : la vente en ligne serait le cœur de Kamelya. En 2011, le site web a été lancé. À une époque où très peu de marques québécoises de soins naturels misaient sur le commerce électronique, j’ai choisi de foncer, convaincue que l’avenir se trouvait là : dans l’accessibilité directe, sans intermédiaire, avec une transparence totale sur ce que le client reçoit et ressent.
Un an plus tard, un autre moment charnière est survenu : mon frère s’est joint à moi, devenant associé à 50 %. Cette décision a marqué un nouveau souffle pour Kamelya. Nous avions une vision commune — et surtout, des forces parfaitement complémentaires.
Lui, avec son expérience en commerce en ligne, en fabrication alimentaire, et son approche rigoureuse presque « militaire », n’est pas venu freiner mon feu… mais plutôt l’encadrer. Il a su contenir mes élans créatifs quand ils menaçaient de partir dans toutes les directions, sans jamais les éteindre. Là où je fonçais à l’instinct, il balisait le terrain. Là où je multipliais les idées, il ramenait la clarté.
Sa rapidité d’exécution, son efficacité redoutable et sa capacité à aller droit au but ont permis à Kamelya de rester fidèle à sa nature intuitive tout en gagnant en cohérence, en force et en stabilité.

Cette alliance a marqué un tournant. Ensemble, nous n’avons pas seulement bâti une gamme de produits : nous avons donné vie à un modèle d’affaires qui nous ressemble, ancré dans le numérique, enraciné au Québec, mais pensé pour rayonner au-delà.
Et à travers tout cela, notre mission est restée intacte : offrir des soins de la peau naturels, raffinés, sécuritaires — faits avec des ingrédients d’exception — dans une transparence totale.
Aujourd’hui encore, chaque produit Kamelya porte l’empreinte de cette passion née dans une salle de bain en 1984… et cultivée avec rigueur depuis plus d’une décennie.


Merci de faire partie de cette aventure,

– Karine Goulet
Fondatrice de Kamelya Aromacosmétique
Fabriqué au Québec depuis 2011
Avec cœur, depuis la toute première goutte.